Lorsque les oiseaux s'éveillent : sur le lac, en compagne du pêcheur Rolf Meier

Depuis plus de 20 ans, on entend vers quatre heures du petit matin le tuc- tuc de la petite barque du pêcheur professionnel Rolf Meier qui se dirige vers le centre du lac de Constance. À bord, ses filets et parfois quelques personnes qui partagent sa passion pour la pêche. Une star discrète les accompagne : le lac de Constance.

Le ciel nocturne s'éclaircit

Dans sa barque verte en polyester, Rolf Meier file en douceur sur les premières vagues du silencieux lac inférieur, puis récupère les filets qu'il a posés la veille. La journée de travail du pêcheur commence entre 4h30 et 5h30 ; voilà longtemps qu'il n'a plus besoin de réveil. Cet homme de 51 ans possède son permis de pêche professionnelle depuis 29 ans. Le ciel de la nuit finit par se dissiper, des rayures jaunes colorent l'obscurité de bleu. Les oiseaux non plus ne vont pas tarder à se réveiller et à se retrouver pour leur chorale matinale.

C'est l'un des moments qui émeut encore Meier après toutes ces années. « C'est magnifique... ! Tous les matins, le lac me rend heureux ! », dit-il d'une voix qui exprime tant de joie que l'on ne doute aucunement de chacun de ses mots. Même en hiver, lorsque de légers flocons de neige fondent sur le lac un peu plus chaud, il aime ses sorties sur le lac. Après l'école obligatoire, Meier s'est formé en tant qu'éleveur de truites. Il a ensuite fait un stage d'un an avec un pêcheur professionnel. Ce qui l'a préparé à son travail matinal sur le lac.

« C'est magnifique... ! J'apprécie le lac tous les matins. »

Juillet et août, les gros mois de pêche

Mais ses filets ne restent pas vides au cours des mois restants. Chaque jour, il pêche entre deux et
60 kg de poisson. Une partie de sa pêche est destinée au restaurant de sa femme dont la carte propose des perches, des brochets, des corégones et parfois des sandres. Il dit : "Aujourd'hui, un pêcheur doit diversifier son activité. Pour moi, c'est le restaurant Seegarten." Mais avant que les poissons soient sur l'assiette, il doit d'abord les préparer. La pêche est une des composantes du métier de pêcheur, la transformation en est l'autre, dit Meier.

En effet, il s'agit de pêcher, de débiter en filets de fumer le poisson. En fait, Meier a une troisième corde à son arc : depuis un an, il emmène des touristes sur le lac. Au petit matin, à l'heure où il commence toujours à travailler. "Ça leur permet de se familiariser avec le métier de pêcheur et de voir comment on travaille avec la nature ", dit-il. Il y a deux choses que doit posséder un pêcheur :" de la sensibilité envers la nature et de la patience." La première de ces choses est primordiale depuis que les réserves de poisson ont diminué. "Les filets se remplissent encore bien lorsque l'on sent où sont les poissons", dit Meier. Il ne veut pas se plaindre.